Certains pourraient voir dans la crise actuelle un certain charme (malgré son prix "social") puisqu'elle se traduit par une décroissance et une modération de la consommation.
Mais la crise financière et économique actuelle concoure avant tout à des remises en cause des processus de production et de consommation. La crise ébranle ainsi les certitudes sur notre mode de développement et les visions de chacun sur la croissance avec des effets variables sur la promotion du développement durable.
Mais la crise financière et économique actuelle concoure avant tout à des remises en cause des processus de production et de consommation. La crise ébranle ainsi les certitudes sur notre mode de développement et les visions de chacun sur la croissance avec des effets variables sur la promotion du développement durable.
D'un côté la chute vertigineuse du prix du pétrole en quelques mois de 150 US$ (juillet 2008) à moins de 50 US$ (décembre 2008) et celle du prix des matières premières pourraient renforcer les tentations chez certains de s'affranchir des plans gouvernementaux et internationaux liés au développement durable pour limiter les dépenses et se concentrer sur la crise. Aussi, certains pays sont également tentés de favoriser le repli des politiques vers des enjeux strictement nationaux.
Ainsi le développement durable et la nécessaire solidarité entre nations pour régler des problématiques mondiales qui lui sont liées pourraient être reléguées par certains derrière la reprise de la croissance en terme de priorité.
Les effets de la crise sur le secteur du développement durable sont bien visibles: la chute du prix de l'énergie pétrolière devrait ralentir par exemple la croissance du secteur des énergies solaires et des champs d'éoliennes. Mais l'effondrement du marché du recyclage courant novembre 2008 témoigne également des effets négatifs de la crise sur les secteurs liés au développement durable.
D'un autre côté, des gouvernements comme en France et aux États-Unis font de la crise une opportunité pour préparer l'avenir et favoriser un mode de développement durable par des investissements collectifs liés au plan de relance à travers la promotion des transports communs, de programme d'infrastructures associés, la promotion des processus industriels liés au développement durable, ...
Et certains modes de consommation, avec l'appui des politiques publiques, pourraient tendre sous l'effet de la crise vers une meilleure responsabilisation et un meilleur respect de la notion de développement durable, comme dans le domaine de l'automobile ou de l'habitat. Par exemple, le 4 décembre 2008, le Président Sarkozy a annoncé dans la présentation de son plan de relance de 26 milliards d'euros le financement d'une prime à la casse visant à soutenir les industries automobiles mais aussi à rénover le parc automobile français avec des véhicules moins polluants. A cette occasion, ont été également annoncés le financement de quatre lignes de TGV et des investissements dans les énergies renouvelables pour EDF.
Si la crise produit des effets sur le secteur et contribue à « rebattre les cartes » avec une vision court-terme, les impératifs du développement durable à moyen et long terme et les effets de la diminution des ressources non renouvelables ne doivent pas être mésestimés pour autant. Il est nécessaire de les maintenir au centre de l'élaboration des politiques publiques.
Alain.
2 commentaires:
Si on se focalise sur l'exemple des mesures anti-crise dans le domaine automobile, il est à craindre que ce plan s'inscrive dans la courte durée (plus de détails: http://intelcar.blogspot.com/2008/12/prime-la-casse-anesthsie-locale-ne_09.html)
Ne risque-t-on pas d'assister à la même tendance en matière d'aides au développement d'énergies "propres"?
Le plan de relance présenté par le président Sarkozy le 04 décembre à Douai vise avant tout pour l'automobile à redynamiser ce secteur. La prime de 1000€ versé par l'Etat devrait s'effectuer sous la condition d'achat d'un véhicule neuf en remplacement d'un autre âgé de plus de 10 ans. Cette mesure vise à avoir des véhicules moins polluants, ce qui s'inscrit dans une démarche de développement durable. Même si l'on peut regretter qu'une autre condition de l'obtention de la prime soit d'acheter des véhicules émettant maximum 160 grammes de CO2 par kilomètre et non 130 grammes.
ALAIN
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