mardi 31 mars 2009

Nouveau scandale : Greenpeace piratée ?

Nouvelle affaire explosive : l’entreprise EDF est accusée, à tort ou à raison, d’intrusion dans les systèmes informatiques de Greenpeace.
Vingt-cinq ans après l'affaire du Rainbow Warrior, les projecteurs se retrouvent braqués sur la célèbre ONG.

Sans rentrer dans les détails de ce nouveau scandale, il convient d'en souligner les retombées médiatiques. La position de victime de Greenpeace ne peut qu'asseoir sa légitimité dans sa lutte pour le respect de la planète.

Un sondage réalisé en 2005 (Etude TMO – first & 42nd , 19 et 20 sept. 2005) soulignait la confiance des citoyens dans les ONG. Il résultait de cette étude que 66% des français en ont une image positive et que 70 % de la population approuve les campagnes des ONG contre les multinationales.

L
a légitimité de Greenpeace s’en trouve ainsi renforcée, illustrant une lutte du « faible » au « fort ». Le "déficit de confiance" d'EDF, quant à lui, s'accroît..

Paul

Sources

« Save Your logo », une nouvelle forme de « mécénat écologique »

Le 23 février dernier, Lacoste est devenu la première marque au monde à participer au projet « Save Your logo ». Cette entreprise qui, au départ semblait un peu loufoque, fut pourtant très sérieusement lancée en octobre 2008 par 3 grandes institutions que sont :




· le Fonds pour l’environnement mondial,

· la Banque Mondiale,

· l’Union Internationale pour la Conservation de la Nature (IUCN).

Objectif premier de ce concept on ne peut plus novateur : surfer sur la RSE de certains Grands Groupes reconnus par une effigie, un nom ou un symbole rappelant le monde animal ou la biodiversité.

A ce jour, plus de 300 entreprises à travers le monde sont concernées par ce projet, et même si les félins sont les plus susceptibles d’être « sponsorisés » (Lion de Peugeot, Puma, Jaguar, etc.), les autres races animales ne sont pas en reste (hippopotame pour la chaîne de restaurants Hippopotamus, cétacé pour les Salines du Midi, éléphant pour le chocolat Côte d’Or, etc.). En échange de publicité et de réduction d’impôt sur sociétés (à hauteur de 60% du don et de 0,5% du CA annuel), toute entreprise participant à ce « mécénat écologique » s’engagera durant 3 ans à verser 500 000 € annuellement à la fondation ; somme qui sera déposée sur un compte à la Banque Mondiale et qui sera employée à la sauvegarde des espèces animales menacées.

Cependant, il me semble que cette initiative tombe mal. En effet :

· la crise de la biodiversité est une crise silencieuse donc peu encline à être médiatisée. De plus, si on s’en tient aux propos de Monique Barbut (présidente du Fonds pour l’environnement mondial), « l’opération sera une réussite quand nous aurons au moins 30 millions de dollars versés par des entreprises à nos côtés ».

· or, la société civile (pour ce qui est de la France) n’est, me semble-t-il, actuellement pas prête à admettre que 22 millions d’euros soient impliqués dans la sauvegarde d’espèces animales, alors même que des entreprises licencient à tour de bras.

Hormis cela, ce projet est loin d’être déraisonnable, surtout si l’on s’en tient à la citation du ministre français de l’Ecologie (Jean-Louis Borloo), qui stipule que « Le monde fait face aujourd’hui à la plus grande vague d’extinction des espèces depuis la fin de la préhistoire ». Ces propos viennent étayer le constat alarmant dressé par l’IUCN qui indique que, d’ici à 2050, 15 à 37% de toutes les races animales seront vouées à l’extinction.



Citronnier.

Source : Actu-Environnement, C. Seghier.

http://fr.saveyourlogo.org/


Avec le lancement d'une première éco-ville, la Chine deviendrait-elle respectueuse du développement durable?


Dans un post précédent, Alain montrait déjà que la politique énergétique de la Chine n’était pas vraiment compatible avec un développement durable (lire le post), tout comme les impacts de pollution de l'air dont il faisait mention hier. Et pourtant la Chine s’est lancée dans la conception de sa première éco-ville : Shenyang (sur la côte Est, qui comptera plus de 400.000 habitants).
Le projet, piloté par le CSTB (Centre Scientifique et Technique du Bâtiment), repose sur un partenariat Chine/France pour le transfert de savoir-faire français et européen en matière de construction durable et la réalisation de logements de haute qualité environnementale. Strategeco Solar Enéovia avait d’ailleurs annoncé lundi dernier son engagement dans le projet.

Ce projet pilote représente un coup médiatique pour la Chine qui reste le premier émetteur de Gaz à effet de Serre et possède les villes les plus polluées au monde.
D’autant plus que le choix est symbolique, Shenyang est une ville millénaire, parmi les plus importantes du royaume Yan durant la période des royaumes combattants et l’une des trois capitales de l’empire de la dynastie Jin. Aujourd’hui il s’agit du centre du trafic du Nord-Est chinois (entre Beijing, Tianjin, Changchun et Harbin), un nœud ferroviaire majeur, un point de passage incontournable pour passer en Corée du Nord ou en Russie, également doté d’un aéroport international. Aussi, Shenyang est une ville où domine le domaine des sciences fondamentales, essentiellement en sciences de la vie, chimie et environnement (un taux de diplômés d’université trois fois supérieur à la moyenne nationale).

Ce double jeu au sujet du développement durable et du respect de l’environnement est d’ailleurs une fois encore remis en doute par la position plus qu’ambiguë de la Chine face aux pressions Russes dans le Nord du pays. En effet, le fleuve Amour fut le théâtre de nombreux conflits entre la Chine et la Russie, autant au niveau économique qu’écologique. La Chine pointée du doigt pour ses effets pollueurs, et qui malgré les traités et conventions de coopération environnementale qu’elle s’accorde à signer, ne fait preuve d’aucun zèle, si ce n’est en 2005 pour éponger l’incident du déversement de Benzène au Jilin. Il est vrai que depuis les années 90, la Chine esquive les pressions russes pour la mise en place de véritables accords d’utilisation et de protection des ressources frontalières… Néanmoins, les deux pays semblent être entrés dans une nouvelle phase de coopération dans l’utilisation et la protection de l’eau avec la signature en janvier 2008 d’un accord entre le ministre des affaires étrangères chinois et le ministre russe des ressources naturelles.

Alors, entre ce projet pilote et l’accord avec la Russie en 2008 sur l’utilisation et la protection de l’eau, la Chine serait-elle en train d’entamer un tournant écologique ou s’agirait-il d’intérêts dissimulés ?

Fanny M.


Sources:

Pour le projet d’éco-ville :
- http://www.shenyang.gov.cn/web/resource/hlzd-yw/hlzd-yw-04.htm
- http://www.radiobfm.com/edito/info/26063/strategeco-solar-choisi-pour-un-important-projet-en-chine-/
- http://www.cstb.fr
-
- http://www.chine-informations.com/guide/chine-shenyang_1018.html

Pour les relations écologiques sino-russes :
- Vers une gestion intégrée des eaux de l'Amour. Le cas de la rivière Songhua, en Chine - Duchesne, Jean-Louis – Novembre 2007 : Disponible sur http://archimede.bibl.ulaval.ca/archimede/files/c75f471f-66ce-4928-a629-670d59d90454/24885.html
- http://www.fmprc.gov.cn/ce/cech/fra/xwss/t225380.htm
- http://fr.rian.ru/world/20080523/108175711.html
- http://french.china.org.cn/environment/txt/2008-01/30/content_9616658.htm
- http://www.fmprc.gov.cn/ce/cech/fra/xwss/t225380.htm

lundi 30 mars 2009

Chine et développement durable : les impacts de la pollution de l’air, une stratégie de développement déséquilibré ?


La croissance « miraculeuse » de la Chine durant les dernières décennies a certes conduit des millions de chinois hors de la pauvreté. Mais elle a également engendré de telles pressions sur l’environnement en termes de pollution de l’air (cf photo « pollution de l’air à Shangai ») et de l’eau que cette croissance, par ses limites, remet en cause sa propre durabilité sur le long terme.

Environ 70% de la consommation d’énergie de la Chine vient de la consommation de charbon. Entre 2000 et 2005, la consommation de charbon a augmenté de 75% alors que les effets en termes de rejets en CO2 en sont connus (cf post du 16 mars 2009).
Durant la même période, la pollution de l’air a donc augmenté.
En augmentant sa consommation de charbon, la Chine est devenue la principale émettrice de SO2 dans le monde : le SO2 est le dioxyde de soufre, gaz incolore et toxique ; son inhalation est fortement irritante.
Les villes chinoises détiennent toujours les premières positions dans le monde en ce qui concerne la pollution. En 2005, environ 50 % des cités chinoises se trouvaient au-delà des standards de qualité de l’air définis par le gouvernement chinois. Les parties les plus exposées à la pollution de l’air sont des zones à forte concentration de population situées pour la plupart dans le nord de la Chine comme les grandes régions de Pékin, Tianjin, Shanghai et Shanxi et dans le sud, le Hunan.
Les degrés de pollution subis par la population entraînent une hausse de la mortalité prématurée et de la mortalité associée à la pollution.
Une autre conséquence de la concentration dans l’air de SO2 et de NOx (monoxyde d’azote et dioxyde d’azote entre autres qui affectent la respiration,) est les pluies acides qui agressent les forêts sans compter les effets sur l’agriculture dont les rendements sont diminués.

Les problématiques de la pollution en Chine, à travers sa stratégie de développement, illustrent une nouvelle fois les limites de modèle économique de croissance économique que l’ensemble des pays « développés » comme « émergents » mettent en œuvre et l’urgence de la transition vers un système de développement durable pour l’humanité.

Sources :

Rapport du Gouvernement Chinois et de la Banque Mondiale présenté en mars 2007 :

http://siteresources.worldbank.org/INTEAPREGTOPENVIRONMENT/Resources/China_Cost_of_Pollution.pdf

Autres posts sur la Chine et le Développement Durable :

http://reflexiondurable.blogspot.com/2009/03/la-politique-energetique-de-la-chine.html

http://reflexiondurable.blogspot.com/2009/03/la-remise-en-question-chinoise.html

Sur les questions de pollution et de stratégie industrielle :

http://reflexiondurable.blogspot.com/2009/02/pollution-et-impacts-de-lenvironnement.html



ALAIN

dimanche 29 mars 2009

L'Amérique d'Obama redore son "blason vert"


Aujourd'hui à Bonn s'ouvre la première série des négociations sur la réduction des gaz à effet de serre. Du 29 mars au 8 avril, pas moins de 170 représentants de pays tenteront ensemble de redéfinir un nouveau traité international pour succéder au protocole de Kyoto, qui expire en 2012.

Après le long silence américain des années Bush, la présidence de Barack Obama et ses ambitions en termes de développement durable, donnent aux Etats Unis une nouvelle place d’honneur dans ces discussions. De fait, le président américain a annoncé qu’il souhaitait voir réduites les émissions de gaz à effet de serre de 15% d'ici 2020 et que ces émissions ne soit pas supérieures à 80% en 2050, soit un retour à la situation de l’Amérique des années 1990.

Autre démarche, annoncée samedi par le président Barack Obama, celle de la création d'un forum de l’énergie et du climat dont la première réunion aura lieu fin avril en vue de préparer aussi le grand rendez-vous de décembre à Copenhague. Seront au rendez vous : l'Afrique du Sud, l'Australie, le Brésil, les Etats-Unis, la Grande Bretagne, le Canada, la Chine, la France, l'Allemagne, l'Inde, l'Indonésie, l'Italie, le Japon, la Corée du Sud, le Mexique, la Russie et l'Union européenne, sans oublier bien entendu, le secrétaire générale de l’ONU et le Danemark qui accueillera en décembre, la "réunion onusienne" sur les changements climatiques.
Cette rencontre est qualifiée par la Maison Blanche de "franc dialogue, entre les plus grands pays développés et en développement, destiné à créer les conditions politiques nécessaires au succès de la réunion de la convention de l’ONU". D’après le communiqué de Washington, ce forum a aussi pour but non seulement de mobiliser les pays sur ces questions mais aussi d’encourager les entreprises à employer des énergies vertes pour diminuer les émissions de gaz à effet de serre.

Après avoir longtemps refusé de signer le Protocole de Kyoto, l'Amérique veut redore son "blason vert" et tente de rattraper son retard en termes de prise de position et d'initiatives dans le domaine de l'écologie et des énergies renouvelables. Avec ces différentes manifestations, elle tente ainsi de se positionner en tant qu'acteur et force de proposition. Mais, reste à voir concrètement comment elle réussira à modifier non seulement son business model mais aussi plus généralement, les mentalités américaines !

mardi 24 mars 2009

Heuliez place la voiture électrique au premier plan politique français

Confronté à de graves problèmes de trésorerie, l'équipementier Heuliez bénéficiera du soutien du Fond Stratégique d'Investissement (FSI). Lors de son intervention publique du 24 mars 2009 à Saint-Quentin, le président N.Sarkozy a annoncé le déblocage futur de 30 millions d'euros.
- les faits: Placé sous le régime de la sauvegarde depuis octobre 2007, le groupe implanté en Poitou-charente fait face à de graves difficultés: déclin de la branche voitures décapotables, fin de partenariat avec PSA. Les investisseurs privés, frileux, ne voulaient pas investir des capitaux sans engagement direct de l'Etat français.
- le volet politique: Face aux risques sociaux liés à la disparition programmée d'un groupe employant un millier de personnes, les personnalités politiques de Poitou-Charente ont fait front commun. Ségolène Royal (présidente PS de Poitou-Charente), Jean Grellier (député PS des Deux-sèvres) mais aussi Jean-pierre Raffarin (ex-président de région) ont placé le destin du groupe sur le premier plan médiatique national.
- le volet économique: Heuliez s'est lancé dans la course à la construction de la future voiture électrique française. Confronté à un marché qui ne devrait atteindre sa maturité qu'en 2015, le groupe fait déja face à une rude concurrence. Heuliez a ainsi accusé Bolloré (constructeur de la Bluecar) et Gilles Michel, directeur du FSI (ancien patron de Citroen) de s'opposer au sauvetage de l'entreprise.
Friendly Heuliez:

- un business-model incertain: En mars 2009, Heuliez s'était vu refuser l'aide du FSI car l'avenir de sa voiture électrique n'était pas assuré. Heuliez doit ainsi lutter contre les futures voitures électriques développées par Bolloré, Dassault, Renault et Peugeot.
- un nouveau paramètre stratégique: Le gouvernement a lancé en février 2009 une réflexion globale liée l'équipement de la France en voitures électriques ( véhicules et infrastructures dédiées). Cependant Heuliez ne fait pas partie des entreprises retenues pour participer à l'élaboration des normes, de la règlementation ou du business model du futur véhicule électrique appelé à être produit en masse.
Luc Chatel et Chantal Jouanno vont-ils intégrer ce nouvel acteur dans le processus de réflexion global ? La Friendly d'Heuliez a-t-elle une chance d'être retenue pour l'emblématique (car parisien) projet Autolib ?
Réponse aux deux questions en juin 2009.

Steve


Sources:

- Le Monde.fr;
- Quand l'Etat refusait son aide (Libération.fr);

- Blog Jean-pierre Raffarin;

- Bluecar de Bolloré;

- Autolib.

lundi 23 mars 2009

Biocarburant à la pompe ou « coup de pompe » au biocarburant ??


C’est un peu la question que l’on peut se poser actuellement lorsqu’on voit le nombre de points mis en avant pour retarder son implantation en France. Cette initiative, officialisée par l’arrêt du 26 janvier, devait permettre au biocarburant E10 (composé à 90% d’essence sans plomb 95 et à 10% d’éthanol) de faire son entrée dans nos stations essence au 1er avril de cette année.
En réalité, rien n’est moins sûr tant il semble poser problème à la quasi-totalité des acteurs de ce secteur. Ainsi, si l’on s’en tient aux propos avancés par L’Union française des industries pétrolières (Ufip), l’E10 pose problème en termes :
De transport ; son transfert par oléoduc étant impossible,
De normes et d’aménagements ; les dépôts, stations et pistolets à pompes devant être réaménagés,
De personnel ; les équipes des stations essence devant être formées.
Conséquence première : les Groupes tels que Total (4000 stations), Carrefour (1200 stations) et Leclerc (500 stations) rechignent à donner des chiffres quant à l’implantation réelle de ce carburant dans leur réseau. En attendant, et même si pour l’instant le coup de grâce n’a pas été donné à cette initiative (comme ce fut le cas en Allemagne), le pronostic ambitieux de la France qui planifiait d’atteindre les 10% de consommation en biocarburant d’ici 2015 (soit 5 avant le reste de l’Europe) semble compromis.

Citronnier

Source: L'Express

Et pourquoi pas le scooter électrique


On parle souvent de voiture électrique mais qu’en est-il des 2 roues motorisés (2RM) électrique ?
Avec près de 6 millions de 2RM, l’Italie arrive en tête des pays européen. Ainsi certaines villes comme Milan ont voulu favoriser l’usage du 2RM électrique.
Il faut savoir qu’en Italie, les centres-villes sont interdits à tous ou presque tous les véhicules (ex : la ‘fascia verde’ à Rome où seuls les véhicules Euro IV, électrique ou hybrides ont le droit de rouler). Ainsi l’idée d’un véhicule électrique pour circuler s’est développée afin de ne pas rester bloqué les jours de blocage.
Ainsi la Lombardie a investie 3,5 Millions d’euros dans une campagne visant à encourager la destruction des anciens véhicules en offrant jusqu’à 2.000€ lors de l’achat d’un véhicule électrique.
Une excellente initiative qui aurait pu s’appliquer à toutes les grandes villes si la société en charge de construire le réseau de points de recharge n’avait pas fait faillite après avoir reçu 1.570.000€.
Sur les 20 stations prévues (soit 92 points de recharge), seules 3 ont été construites.
Comment la société ZINCAR, spécialisée dans les énergies alternatives, les nouvelles technologies pour les villes ainsi que la vidéosurveillance a réussit à faire faillite malgré un contrat de plusieurs millions d’euros ?
Serait-ce dû à la crise, ou plutôt à certaines fraudes ? Cette deuxième théorie semble plus plausible suite à la découverte un trou de 2 Millions d’euros dans le bilan de 2008.
Espérons seulement que cet échec ne bloque pas trop longtemps cet engouement pour l’électricité.

Adrien M.

Sources :
- EuroMoto
- www.zincar.it