dimanche 1 mars 2009

La remise en question chinoise


C’est un fait, la Chine devance les Etats Unis en tant que premier émetteur de dioxyde de carbone de la planète et s’offre par la même occasion le titre de premier responsable du réchauffement climatique !

Ceci dit, le besoin toujours croissant de ressources énergétiques de la Chine pour alimenter son insatiable soif de croissance n’est pas sans conséquence. Un défi de plus en plus pressant s’impose : celui de l’environnement. Défi planétaire me direz-vous, mais défi chinois aussi ! La Chine l’a bien compris, car si elle veut rester au rang de super puissance et maintenir le cap de la croissance, elle doit revoir ses modes de production.

L’eau, par exemple, denrée vitale pour un pays (population et production agricole), est une problématique récurrente en Chine. La mauvaise gestion des ressources d’eau fait naître depuis plusieurs années de lourdes conséquences sur le développement du pays, en particulier au nord-est, où le désert gagne de plus en plus de terrain. Pour y remédier, la Chine a prévu un certain nombre de projets titanesques. Le détournement des eaux du bassin du Changjiang vers le Huang He et les plaines arides du Nord de la Chine (le débit détourné serait d’environ une à deux fois égal au débit moyen de la Loire). Autre projet, celui du détournement du colossal barrage des Trois Gorges (2335 mètres), produisant 18 200 mégawatts, pour remédier à la sècheresse qui menace Pékin et Tianjin, deux villes stratégiques qui représentent près de 30% de la croissance de la Chine et environ 25 millions de nouveaux emplois par an. Des entreprises de cette taille engendrent inévitablement des problèmes colossaux : déplacement massif des populations, des montagnes à traverser et beaucoup de charbon pour pallier au réseau électrique local souvent insuffisant pour faire fonctionner les pompes. Cela nous amène à l'autre grande problématique chinoise, celle de la pénurie énergétique qui menace la Chine, doublée de la situation alarmante de la pollution atmosphérique dûe à son sur-développement industriel.

Cette dégradation de l’environnement amputerait la Chine de 8% de son PIB, ce qui n’est pas rien ! Elle travaille d’arrache pied pour trouver des solutions. Mais la Chine n’est pas la seule concernée et l'on trouve le même scénario, à quelques variantes près, dans d'autres pays (ceux qui ont omis de penser à l’avenir dans leur développement économique) ! Chaque choix économique a ses conséquences. En ce qui concerne la Chine, la liste des conséquences est longue : destruction des ressources halieutiques et des écosystèmes, intrusion d’eau saline dans les nappes phréatiques, pluies acides, déforestation. Concrètement, la Chine a déjà réalisé un certain nombre d'avancée dans le domaine du développement durable. Entre autre, le traitement des eaux usées, avec l'entreprise Veolia environnement. Mais le défi environnemental de la Chine est au moins de la taille de son territoire, à savoir immense !

Enfin, le développement durable ne trouvera sa place en Chine que s'il est vu comme un moteur et non un frein dans le développement économique du pays. Signataire du protocole de Kyoto, la Chine est bien consciente de ce défi qui l'oblige à repenser totalement son développement économique. Mais ceci n'est pas que l'affaire de la Chine, elle est aussi celle d'un grand nombre de pays et la crise actuelle pourrait bien être un tremplin positif vers un nouveau dévelopement économique durable !

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