lundi 30 mars 2009

Chine et développement durable : les impacts de la pollution de l’air, une stratégie de développement déséquilibré ?


La croissance « miraculeuse » de la Chine durant les dernières décennies a certes conduit des millions de chinois hors de la pauvreté. Mais elle a également engendré de telles pressions sur l’environnement en termes de pollution de l’air (cf photo « pollution de l’air à Shangai ») et de l’eau que cette croissance, par ses limites, remet en cause sa propre durabilité sur le long terme.

Environ 70% de la consommation d’énergie de la Chine vient de la consommation de charbon. Entre 2000 et 2005, la consommation de charbon a augmenté de 75% alors que les effets en termes de rejets en CO2 en sont connus (cf post du 16 mars 2009).
Durant la même période, la pollution de l’air a donc augmenté.
En augmentant sa consommation de charbon, la Chine est devenue la principale émettrice de SO2 dans le monde : le SO2 est le dioxyde de soufre, gaz incolore et toxique ; son inhalation est fortement irritante.
Les villes chinoises détiennent toujours les premières positions dans le monde en ce qui concerne la pollution. En 2005, environ 50 % des cités chinoises se trouvaient au-delà des standards de qualité de l’air définis par le gouvernement chinois. Les parties les plus exposées à la pollution de l’air sont des zones à forte concentration de population situées pour la plupart dans le nord de la Chine comme les grandes régions de Pékin, Tianjin, Shanghai et Shanxi et dans le sud, le Hunan.
Les degrés de pollution subis par la population entraînent une hausse de la mortalité prématurée et de la mortalité associée à la pollution.
Une autre conséquence de la concentration dans l’air de SO2 et de NOx (monoxyde d’azote et dioxyde d’azote entre autres qui affectent la respiration,) est les pluies acides qui agressent les forêts sans compter les effets sur l’agriculture dont les rendements sont diminués.

Les problématiques de la pollution en Chine, à travers sa stratégie de développement, illustrent une nouvelle fois les limites de modèle économique de croissance économique que l’ensemble des pays « développés » comme « émergents » mettent en œuvre et l’urgence de la transition vers un système de développement durable pour l’humanité.

Sources :

Rapport du Gouvernement Chinois et de la Banque Mondiale présenté en mars 2007 :

http://siteresources.worldbank.org/INTEAPREGTOPENVIRONMENT/Resources/China_Cost_of_Pollution.pdf

Autres posts sur la Chine et le Développement Durable :

http://reflexiondurable.blogspot.com/2009/03/la-politique-energetique-de-la-chine.html

http://reflexiondurable.blogspot.com/2009/03/la-remise-en-question-chinoise.html

Sur les questions de pollution et de stratégie industrielle :

http://reflexiondurable.blogspot.com/2009/02/pollution-et-impacts-de-lenvironnement.html



ALAIN

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